samedi, octobre 28, 2006

petites observations depuis le Mali

Tout homme cache en lui un monstre, que ce soit un serpent venimeux, un chasseur de tête ou encore une sorcière.

Ce monstre est animé par la peur.
La peur est le résultat du manque de foi en la nature originelle de notre identité : l’Amour.

Quand on oublie l’Amour, on ne ressent plus la source infinie d’énergie qui nous anime et nous sustent.
On recherche alors partout une source d’énergie capable de combler ce manque.

En Afrique et plus qu’ailleurs, cette situation est évidente, parce que ce pays vit au rythme du corps, c’est à dire de la survie. Tout est donc ressenti directement au niveau physique ou émotionnel.
Dans les pays développés matériellement, la souffrance sera plutôt d’ordre psychique ou psychosomatique.
Les vampires seront plutôt psychiques, alors qu’en Afrique ils t’escroqueront ton argent ou prendront ta place.

Comme tout est ressenti ici directement et avec évidence, j’ai tiré deux conclusions sur la perception de l’énergie par les hommes dans ce monde (et c’est valable partout je crois) :

1) L’énergie est apparemment présente en faible quantité et circule mal.
2) Il est apparemment très difficile de faire circuler cette énergie

Par conséquent et à partir de ces deux observations, on peut dire qu’un homme dit normal va développer une habitude pour survivre :

Il va chercher de l’énergie à l’extérieur, c'est-à-dire dans les autres ou en dehors de son environnement.

Vu d’Afrique, les pays développés matériellement semblent contenir une grande quantité d’énergie qui circule avec aisance.

Tout ceci n’est bien sûr qu’une apparence car l’Amour est égal pour tous et toutes MAIS l’enfer est une réalité vécue physiquement en Afrique.
Peu de gens en Afrique savent que l’enfer est vécu psychiquement en Europe. Beaucoup d’Africains pensent donc que sortir de cet enfer physique fera accéder au paradis, alors qu’ils se retrouvent en fait dans un enfer psychique .
De la même manière, beaucoup de blancs pensent que sortir de leur pays les fera sortir de leur enfer spirituel.

L’habitude de voir ses semblables comme des potentielles sources d’énergie est omniprésente et n’épargne rien ni personne, et la vie quotidienne est donc une jungle avec des prédateurs et des proies, où on est soit l’un, soit l’autre, ou quelque part au milieu si on a un cœur pur (je ne l’ai encore jamais vu, peut être les prophètes…).


La chasse pour l’énergie se passe toujours selon le même rituel (on retrouve ce procédé dans tous les rapports humains, il faut s’entraîner à les débusquer):

1) Endormir légèrement la conscience de sa proie
Pour ce faire il existe deux méthodes : A. Lui faire croire qu’on a quelque chose de très intéressant à lui donner. Pour ce faire, il faut faire miroiter à la proie quelque chose qu’il ne possède pas (ou lui faire croire qu’il en a besoin).
B. Lui faire ressentir de la culpabilité. Le chasseur connaît une infinité de méthodes pour y arriver, comme se montrer faible et sans défense pour que la proie veuille donner quelque chose au chasseur pour l’aider (c’est alors le chasseur qui se fait passer pour une proie et la proie se croit en position de force, se retrouvant donc à sa merci). Une autre technique extrêmement fréquente est de donner tellement à la proie qu’elle se sent obligée de rembourser sa dette (il faut donc éviter de devoir quoi que ce soit à quelqu’un, même s’il insiste).

2) Une fois la conscience endormie, la proie commence à oublier son nom, il devient alors très facile de la manipuler.
Il suffit alors de lui faire croire à un tas de nom pour pouvoir se brancher sur son amour et obtenir tout ce qu’on veut.

Cette technique est très bien imagée dans le clip de Hoobastank (The reason).
On la retrouve aussi dans les techniques de vente.


Il y a deux types d’escrocs, ou une moyenne entre ces deux là :

1) le séducteur : toujours là au bon moment (quand tu oublies ton nom), il te fait miroiter quelque chose que tu n’as pas. Son travail consiste à t’amener dans son piège sans effort, par ta propre volonté, en te montrant subtilement qu’il possède ce que tu veux.

2) le « pauvre petit » : toujours empêtré dans des situations difficiles, il fait appel à ta culpabilité pour obtenir tout de toi. C’est le plus pervers car il utilise la compassion, le sentiment le plus noble de l’humanité, pour te vider, te mettre au sol, t’écrabouiller puis partir sans rien dire.



Pour ne pas être la victime des chasseurs, il suffit de ne pas en être un.

Pour ne pas en être un, il faut accepter qu’on en héberge un par manque de foi en l’Amour parce qu’on a oublié qu’on possède tout l’Amour au fond de son Coeur.


Il ne faut pas oublier que chasseur et proie sont les deux faces d’une même pièce, et qu’ils sont la monnaie du même jeu, et qu’on choisit de jouer à ce jeu ou pas.

Plus on est avide (même inconsciemment), plus on sera la victime des chasseurs car cette avidité est comme le sang pour le prédateur, il la sent à des kilomètres et vit de cette énergie.

En fait il suffit de se sentir sans valeur ou sans Amour pour pouvoir être endormi facilement et manipulé.

D’où l’intérêt de méditer fréquemment pour sentir son Cœur et avoir l’habitude d’y revenir en toutes circonstances, sans jamais t’endormir. De plus, chaque fois que tu y reviens, tu te nettoies un peu de ce qui se serait collé sur toi.

Ton Cœur est ta torche au milieu d’une forêt apparemment hostile en pleine nuit, et la maintenir en permanence allumée te garde de tous les prédateurs.

Tu pourras développer toutes les techniques que tu veux, mais le secret est là, tu attires à toi tes semblables.

Ici en Afrique on ne peut rien cacher car les chasseurs sont plus visibles que chez nous et tu souffres DIRECTEMENT (c'est-à-dire physiquement et émotionnellement) et intensément de ce que tu crois pouvoir garder secret.

Je crois que l’Afrique fait peur parce qu’elle est un miroir fidèle et direct de notre inconscient, et qu’elle nous fait ouvrir les yeux sur nos travers qu’on croit si bien cachés.


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