vendredi, mars 02, 2012

sortir le tête de l'eau


J'ai entendu parler de cet homme qui a passé plusieurs étés avec les ours, pour finir par se faire dévorer par un de ceux-ci....

Il passait par des phases de paranoïa, voyant les humains comme des envahisseurs de son éden dans lequel il côtoyait la nature de la Vie dans sa forme brute et pure.


De la même manière, approcher la source de la Vie dans sa forme la plus pure en méditation, comporte le risque de se faire submerger par celle-ci, comme l'ours a dévoré son adorateur.

Il y a un équilibre à trouver entre intérieur et extérieur, où l'expérience de l'unité est vécue, intégrée, puis partagée avec le collectif, tissant un lien entre ces deux mondes qui s’interpénètrent en permanence sans jamais se séparer.


Quand on touche l'unité, il y a la tentation de garder l'expérience pour soi, de la protéger, parce que les humains ont sans cesse cette tendance à détruire tout ce qu'ils touchent.

On peut donc avoir peur d'aller au dehors avec cette expérience, comme l'homme avec les ours qui ne souhaitait que personne ne pollue son sanctuaire.

Et pourtant le point d'équilibre passe obligatoirement par le fait de sortir du sanctuaire pour amener en soi, avec soi, cette compréhension vers ceux qui voudraient parcourir la même route.

Cela nécessite d'avoir incorporé l'expérience jusqu'à un certain point, ni trop loin, ni trop près, puis de la rayonner en lâchant prise sur le résultat, comme le soleil ne s'inquiète pas de savoir sur qui il brille.