mardi, août 15, 2006

la souffrance



Ton Essence est pure et parfaite. Un jour tu as séparé ta Conscience de cette Essence.
Chaque jour tu as ajouté un détail qui te séparait de cette Lumière. Puis tu t’es identifié à ces détails. Comme ta Conscience reste toujours attachée à ton Essence comme un ballon à son fil, à chaque fois que tu te sens séparé, tu as mal. Alors, pour ne plus avoir mal, tu as endormi ta Conscience.
Et chaque fois que quelqu’un ou quelque chose te réveille pour te dire que tu es séparé, tu t’énerves et tu détestes cette chose, car personne n’aime la douleur…Alors tu endors encore plus ta douleur et tu t’éloignes toujours plus de ce que tu es vraiment.
Ce qui fait mal, c’est le fait de ne pas être soi-même, pas le fait d’être réveillé en plein sommeil. Le réveil doit être béni car il te donne une chance de laisser tomber un détail qui t’a séparé de toi-même. Au plus tu te réveilles, au plus tu as de chance de laisser tomber des détails encombrants, au moins tu as mal…La douleur te donne simplement une conscience de toi pour ne plus souffrir, comme retirer ta main du feu quand c’est nécessaire.

La souffrance, c’est juste une doigt qui appuie sur toi pour te montrer un faux-je collé à toi. Non seulement c’est quelque chose qui va te faire avancer, mais en plus c’est l’Amour qui l’attire à ta conscience pour que tu l’enlèves et que tu reviennes à lui.
Il est donc inutile : 1. de détester l’origine de la douleur
2. d’avoir peur de souffrir
D’où l’intérêt : 1. de pardonner
2. de ne pas prendre les choses personnellement puisque ce sont les faux-je qui s’excitent quand on appuie dessus…

En aimant celui qui s’oppose à moi, je vois ce qu’il veut me dire. Son âme me demande de l’aide, je réponds à son aide en laissant tomber ce qui est inutile, ma Conscience se rapproche de mon Cœur et sa Conscience du sien, nos deux coeurs se sont rapprochés et se sont unis dans le même effort, nous faisant évoluer tous les deux.

j'ai du perdre le fil quelque part...





Il y a presqu'un an maintenant, j'ai décidé de consacrer tout mon temps à connaître mon Coeur.
Je passais beaucoup de temps en méditation, à écouter dans le silence tout ce que l'Amour pouvait m'apprendre. J'étais presque tout le temps seul mais tous mes contacts étaient magiques.
Je consignais toutes mes découvertes par écrit.
Voilà par exemple une de ces notes:
"La peur du mensonge
C’est un monstre rouge qui a ses pieds dans mon ventre, ses griffes sur mon cœur et sa bouche qui suce mon cœur. Il rit de ma crédulité et se moque de moi, ce qui accroît mon énervement. Il s’appelle jalousie. Il se pointe à chaque fois que je me tourne vers la Vie. Il se nourrit de la peur que la Vie me reprenne ce qu’elle m’a donné. Il est froid comme une pierre. Il me fait détester la terre entière car les gens adorent réveiller cette jalousie en moi et rire avec lui de ma crédulité. Je le vois dans leurs yeux, en train de se rire de ma douleur, rire cruel et froid. Il est une haine sourde à la liberté et au changement.
Il crée une sorte de tristesse constante en moi, un appel à l’aide omniprésent qui m’empêche de ressentir la Joie. Cet enfant en moi qui pleure me dit de ne pas me tourner vers la Joie tant que je ne l’ai pas guéri. Il crée une sorte de pompe de tristesse au niveau de mon coeur un peu en haut vers la gauche.
J’ai construit ce monstre comme un mur autour de l’enfant que je suis à cause de sa vulnérabilité, de sa faiblesse et de son absence de force envers les hommes cruels et durs. J’ai l’impression qu’il me fait rentrer dans la communauté parce qu’il étouffe ma douceur dont on s’est tant moqué par le passé.
Il est devenu mon allié, mon ami que j’accepte pour sa protection. Je n’ai aucune raison de le haïr.
Il est né à cause de la souffrance liée au mensonge de ceux que j’aime.
Vous les adultes avez abusé de ma confiance, l’avez bafoué par vos mensonges sur la Vie et son déroulement, moi qui sentais la Vérité ailleurs sans pouvoir la saisir.
C’est contre mon âme que je me bats pour son absence de réaction, pour m’avoir laissé m’enfoncer dans cette souffrance, cette prison de mensonges et de haine.
Cet enfant est en guerre contre l’Amour, ce monstre n’est qu’un de ses soldats aux multiples visages, tous identiques mais multiformes. Je sens que cet enfant veut arrêter la bataille mais il a peur que tout recommence, qu’il rechute encore sans rien comprendre.
La seule façon de le faire revenir à l’Amour est de renouer avec le Cœur sans rien Lui demander car Il peut tout, mais de Lui promettre de rester en contact avec Lui quoiqu’il puisse arriver.
Cet enfant, c’est ma Conscience terrée dans la douleur…Il crie pourquoi Dieu laisse faire tout ça, il le déteste pour son inaction apparente. Sa douleur est sa tombe pour ne pas voir la Vérité.

Cette douleur est née à chaque fois qu’il a fallu se plier au mensonge à cause d’adultes ou de guides censés montrer le chemin, mais qui se bornaient à imposer leur point de vue avec force et violence, n’écoutant pas la vérité.
Cette douleur est le fruit de la douleur de l’âme à chaque fois qu’elle doit se plier à autre chose que l’Amour du Cœur, à chaque fois qu’il faut faire un nœud dans son ventre et se boucher le nez pour gober un mensonge parce que tout le monde en mange, à chaque fois qu’il faut plier son corps pour commettre un crime contre sa Conscience.
Le plus grand mensonge est sans doute celui de croire que tout est limité et qu’il faut se battre pour l’obtenir, envers et contre tout. Comme si l’argent avait créé le monde et que le gagner était la meilleure chose à faire. Il faut sacrifier son âme pour croire un mensonge aussi énorme.

J’ai construit un scarabée suceur de sang au-dessus du Cœur. Il est constitué de touts les visages de ceux qui étaient là lorsque j’ai souffert, ceux que j’accuse de ma séparation. Ce scarabée a été conçu pour me venger plus tard de toutes ces défaites, il pompe de l’énergie pour maintenir les rancoeurs vivantes, pour un jour mener bataille contre ces méchants.
Ce scarabée me met face à ma séparation et mes pêchés, il me met mal à l’aise car il n’est qu’un ballon rempli de larmes, il me montre et me rappelle à quel point je me suis infligé ces douleurs tout seul. Il me demande de me pardonner, de pleurer toute cette douleur, d’accepter cette faiblesse omniprésente devant l’Eternel. Il me demande de voir comme je suis petit, comme je ne sais rien. Il me demande d’admettre ces erreurs pour ne plus les recommencer.
Je sens que j’ai du mal à m’en séparer car j’ai peur de ce qui se trouve derrière ce pardon, j’ai peur de devoir vivre après ça, sans excuses ni de sensation de douleur qui me donnent une forte impression de moi.

Je vis terré dans ma peur parce que j’ai peur qu’en sortant je doive encore me plier à des opinions ou des actes que mon Cœur réprouve au nom d’une valeur extérieure comme la société ou l’argent."


Je suis étonné de relire ces passages parce qu'ils ne sortaient que de mon expérience. J'avais peu d'explication concernant les tenants et aboutissants de ces sensations mais je me sentais en paix car je vivais seulement à partir de mon coeur, lui confiant tout. Chaque découverte me rendait heureux parce que je pouvais comprendre des choses simplement à partir d'un minuscule point de vue.
Je me sentais vraiment sur le bon chemin. Moi-même...
Simple.
En paix.
Vivant


Puis un soir de décembre j'ai écrit la note suivante:
"Cette mollesse vient chaque fois se déposer sur toi quand tu es au mieux de toi-même, cette impression de vouloir te digérer et te posséder, te prendre ce qui n’appartient qu’à toi-même, de te dévier de ta route pour manger la force de ton chemin."

Le lendemain, je suis tombé amoureux.

Mon Coeur s'est réveillé.
Mes démons aussi.

Et là cette mollesse que je décrivais le jour d'avant a commencé son travail.
D'abord discrètement en me chuchotant des peurs à l'oreille.
Puis de plus en plus fort jusqu'à me donner envie de pleurer. J'ai rêvé cette nuit d'une musique tellement forte que j'avais envie de vomir et de pleurer en même temps. Ces bruits ressemblent un peu à ça.

Et le silence que j'avais connu est devenu cacophonie.




Et là, au lieu de retourer au silence, j'ai voulu comprendre tous les bruits.

Classifier.

Ordonner.

Comprendre chaque détail de cet enfer intérieur.

Mais sans arrêter le bruit. Sans revenir à moi-même, sans laisser tomber l'opinion des autres comme je l'avais fait en début d'année.

Je croyais devoir protéger un amour à l'extérieur de moi.

Alors la mollesse a pris un tour inattendu.

Je me suis élevé au-dessus du bruit pour tout comprendre, et j'ai compris tellement de choses sur ce monde que j'ai failli perdre la raison plusieurs fois.

Ca ne vous rappelle rien?



Hier soir je n'ai pas ressenti l'angoisse.

Je me suis décomposé.

Et aujourd'hui je suis dans l'eau, comme Icare en bas à droite de ce tableau.

Heureusement je sais nager.

Ces six derniers mois, à chaque fois que j'ai trouvé une source d'information fiable sur ce que je croyais être la vérité, j'ai trouvé une autre source d'information qui la contredisait.J'ai cherché, confronté, imaginé.Mais je me suis peu tourné vers la simplicité de mon Coeur. J'ai perdu mon point de référence.

Et le tableau qui est apparu devant mes yeux est bien plus effrayant que tout ce que j'aurais jamais pu imaginer. J'ai plongé en enfer en oubliant l'essentiel: l'Amour.

Et quand on oublie l'Amour, il ne reste que la peur. Et naviguer en enfer en oubliant son nom, c'est devenir une part de cet enfer. C'est ce qui aurait pu m'arriver.

Mais celle qui a réveillé mon coeur et fait ressortir les démons de leur boîte m'a rappelé mon nom.

Mon nom est Amour.

Film

Et j'ai pu rejoindre la berge sans me noyer.

Ma recherche il y a un an et les textes que j'écrivais à ce moment-là, en parlant de monstres et de peur, ne différaient en rien de ce que j'ai cherché à comprendre ces derniers mois. La seule différence était dans la façon de chercher.

J'ai perdu mon Coeur de vue pour m'envoler dans les dédales de la compréhension intellectuelle.

C'est pourquoi j'ai décidé de ne garder que les textes écrits quand j'étais encore relié intimement à mon Coeur.

Pas que ce que j'ai pu écrire avant était faux...

Mais simplement pour exprimer une plus grande simplicité...

Il y a un an j'écrivais:
"Abandonne l’idée d’être parfait aux yeux des autres, conforme à leurs attentes.
Sois comme le fond de ton Cœur."

Aucune théorie, auncun modèle ne pourra jamais m'apporter plus que cette idée.



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