jeudi, novembre 23, 2006

le château faible (suite)




Mon nom est Amour.
Quand j’étais petit, à chaque fois que je croyais devoir changer de nom pour que les gens puissent m’en donner un autre plus convenable, je me construisais un petit muret pour cacher ce que je croyais être une faiblesse.
Je postais un acteur devant le mur et un archer au-dessus, le premier pour faire croire aux autres que j’étais vraiment comme il fallait, et le second pour attaquer ceux qui voudraient m’attaquer.

Avec les années, les murets sont devenus un château « fort », une sorte de Disneyland qui gérait tout ce qui avait trait au monde.

Mais comme je vis dans le monde, et qu’apparemment le seigneur du château s’y connaissait mieux que moi dans les matières de territoire, d’argent ou de propriété, j’ai fini par lui céder mes décisions.

Et moi j’étais caché quelque part dans un cachot, malheureux d’être enfermé mais content d’être protégé et nourri. Plus le temps passait, plus j’oubliais mon nom, il se déformait ou changeait, les habitants du château m’appelant tous d’un nom différent.

Alors je rêvais avec tout ce que mon âme pouvait m’apporter, et c’était mon seul moment où je sentais la vie…et où je me rappelais de mon nom et d’où je venais.




Mais j’ai fini par être fatigué de rêver pendant que quelqu’un d’autre vivait ma vie.

Alors je me suis échappé…

Et j’ai eu tellement peur, avec tous ces gardes en armes partout… et tous ces acteurs tellement sûrs d’eux qu’ils réussirent à me convaincre de retourner dans le cachot.

Ils réussirent à me convaincre que j’étais « inapte » à gérer ces affaires du monde, qu’il valait mieux laisser faire ceux qui l’avaient construit comme ça.

Alors je rêvais encore et toujours des images de mon âme et mon nom résonnait dans mon cœur, comme du temps où j’étais libre.

Et je m’évadais de temps à autre…


Une chose m’arrivait souvent lorsque je m’évadais….

Toute cette lumière du monde extérieur, ces gens en mouvement partout, la nourriture fraîche du dehors, tout cela me rendait joyeux et plein de vie.

Je me mettais alors à rêver d’un château encore plus fort, avec encore plus de soldats et de défenses, plus de nourriture, un château tellement imposant qu’aucun autre château ne pourrait rivaliser avec le mien.
En fait, il serait tellement imposant que personne n’oserait l’attaquer, il serait respecté et il n’y aurait plus aucune inquiétude à avoir. Je serais enfin libre de ne plus avoir peur.


Et je me mettais à diriger les soldats, ouvriers et acteurs avec entrain et enthousiasme, heureux de voir enfin la lumière du jour.

Mais par hasard et en passant devant un miroir, je constatais à chaque fois que j’avais enfilé l’habit du seigneur, et que j’étais devenu lui !

En même temps je prenais conscience d’être à nouveau enfermé dans mon cachot, piégé par ma propre avidité.

Le seigneur m’avait encore eu.

Alors je me mettais à tout haïr, parce que je ne me souvenais pas avoir choisi de venir dans ce pays où tout se prend par la force et se défend par le mensonge.




Un jour que j’en avez assez de haïr ce monde, je suis sorti de mon cachot en paix, et tout le monde avait disparu du château, le silence régnait et les portes du château étaient grandes ouvertes, sans que rien ni personne ne l’attaque…

Ce jour-là, j’ai compris que c’était moi qui était le maître de ce château, et que tout ce qui s’y trouvait n’était que le reflet parfait de mon esprit.

Etrange prise de conscience qui remettait tout en question. Il n’y avait plus rien ni personne contre qui se défendre ou haïr.


Je me sentais complètement perdu et démuni sans ennemis à combattre.

Et pourtant je sentais encore en moi cette envie d’être un grand seigneur, pour être craint et admiré.

Ma vue se brouillait, mes oreilles bourdonnaient, je suffoquais, le château apparaissait et disparaissait dans la même seconde, je ne savais plus sur quel pied danser : être le maître de ce que je ne voulais pas régenter ou le prisonnier de ce que je voulais être sans l’aimer ?

Il devait y avoir autre chose, dans les fondements même de cet endroit….


Alors j’ai commencé à vouloir chasser ces intrus du château.

Chaque fois que j’en croisais un, je lui demandais ce qu’il faisait là, et il me sortait à chaque fois un contrat signé de ma main lui expliquant ses tâches et le pourquoi de sa présence.
Ils étaient tous là pour me protéger d’une perte ou d’une douleur que j’avais vécue.


Alors je rompais le contrat avec eux, et ils disparaissaient les uns après les autres, certains réapparaissant de temps à autres lorsque j’avais à nouveau peur.

Leur force et leur nombre diminuaient de plus en plus mais ils réussissaient toujours à m’enfermer dans la prison du château.

Et je continuais à m’évader et à me battre.


Je me sentais de plus en plus libre dans ma prison, mais quelque chose clochait.


Du haut de la tour principale du château me regardait en ricanant le maître du château.


Il se disait qu’il allait pouvoir enfin régner en seul maître sur son domaine, sans toutes ces bouches à nourrir.

Il avait bien tenter de s’en débarrasser lui-même mais j’étais le seul à pouvoir le faire.

Alors la situation l’arrangeait bien.



Mais une nuit tout s’est éclairé.


Au lieu de me battre avec les gardes qui étaient une fois de plus en train de me traiter de tous les noms, je m’arrêtais et criais mon nom.

Quelque chose d’étrange se produisit.


Le château disparut de ma vue pour faire place à un pays paisible et rayonnant, sans ennemi à combattre.


En arrêtant de crier, ils réapparurent devant mes yeux, me donnant encore leurs noms sans valeur.

J’ai compris qu’ils n’avaient aucun pouvoir sur rien.

Ni sur moi, ni sur les choses du monde.
En réalité, la seule chose qu’ils protégeaient était leurs mensonges, leur monde et leur fausse-vie.

Et le pire, c’était que j’avais tout orchestré sans m’en rendre compte.

Je n’avais donc plus rien à craindre, et même si les fausses images du château étaient toujours devant moi, je savais maintenant qu’il ne tenait qu’à moi de les dénoncer pour remettre la réalité à sa place.

Et pour cela, il suffisait que je me souvienne de mon nom et que je le crie haut et fort : Amour.

la pieuvre



J’ai rêvé d’une pieuvre tentaculaire. Cette pieuvre n’a qu’un seul but, survivre, se reproduire et grandir toujours plus.

Cette pieuvre a un de ses petits dans le ventre de chaque personne.

Toutes ces petites pieuvres sont la réplique de leur mère mais ont leur vie propre. Elles obéissent toujours à leur mère à laquelle elles sont toutes reliées.

Cette pieuvre ne peut vivre sans source d’énergie, et cette source d’énergie, c’est nous.

Toutes ces petites pieuvres ont réussi à nous faire croire qu’elles faisaient partie de nous et étaient nous.

Alors nous agissons la plupart du temps comme des pantins, obéissant à la loi de la nutrition de la grande pieuvre, un peu comme des fourmis avec la reine.

Cette pieuvre n’a absolument aucun but, sinon de se reproduire et s’étendre.

Comme tout ce qu’elle nous dit est un mensonge, la plus grande partie de son énergie passe dans le maintien de son mensonge.

Mais à chaque fois que vous savez que cette pieuvre n’est pas vous, par exemple lorsque vous êtes amoureux ou spontané, son pouvoir diminue, voire disparaît, le temps que vous recommenciez à croire à ses mensonges.

C’est aussi pour ça qu’on ne reste pas amoureux très longtemps dans ce monde, parce qu’on ne sait pas que c’est le genre de chose qui demande un travail constant pour être entretenu.
On pense que ça ne dépend pas de nous, et que ça nous frappe comme l’éclair puis repart aussi vite que c’est venu.

Mais c’est le genre d’idées que la pieuvre introduit dans nos esprits pour perpétuer son mensonge principal : elle n’est pas nous et n’a aucun pouvoir réel !
C’est nous qui la laissons prendre nos vies en main…comme dans l’histoire du château faible.


S’en libérer demande un travail constant mais amusant, car chaque victoire vous libère et vous rend heureux.

Et le plus amusant, c’est que sa présence nous oblige à rendre notre âme plus pure et donc moins propice à son développement.

Par la force quelle déploie pour posséder nos esprits, elle arrive seulement à nous rendre plus fort et à diminuer son pouvoir sur nous !

Nous l’avons donc laissé empoissonner nos vies mais nous ne savions probablement pas qu’elle nous rendrait finalement la vie plus belle…

La seule façon de la faire fuir est de faire valoir son véritable nom, celui qui se trouve au fond de votre Cœur, et de le crier à chaque fois qu’elle tente de prendre votre place.

A chaque fois qu’une petite pieuvre demande votre attention, par exemple lorsque quelqu’un vous insulte, c’est une petite pieuvre qui en insulte une autre pour recueillir un peu d’énergie.

Et si vous vous souvenez de votre véritable identité, aucune des deux pieuvres ne reçoit d’énergie, et son pouvoir diminue donc…
D’où l’importance de pardonner et surtout de comprendre que le faire est un acte guerrier et pas lâche, car c’est le seul qui affaiblit notre oppresseur.

La perception innocente, libérée de jugement, mets la supercherie sous nos yeux puisque notre esprit n’est pas embué par le parasite, et permet d poser les actes qui ne lui donne aucune valeur.

Vous comprenez maintenant pourquoi ne pas juger et pardonner sont si peu à la mode dans nos esprits.

mercredi, novembre 22, 2006

la dualité







Une lecture m’a quelque peu dérouté aujourd’hui.

Il est dit que vue de l’espace, la Terre n’est jamais vraiment dans l’obscurité totale, elle est simplement moins exposée à la lumière du soleil.

De ce point de vue, il n’y a donc pas vraiment d’opposition entre le jour et la nuit.
Mais pour nous qui sommes soumis à la gravité terrestre, il y a une opposition claire et évidente, le jour on sort, la nuit on dort (ou l’inverse, ça dépend des gens).


Et si nos esprits étaient empêtrés dans la dualité par la simple action de notre réflexion, mais qu’en réalité il n’y avait que de l’Amour de la plus grande à la plus basse intensité, mais sans rupture de continuité…
Il n’y aurait alors à ce moment plus de conflit entre le bien et le mal mais des actes qui font grandir l’Amour ou le diminuer, mais sans jamais l’éteindre totalement, même si la Création toute entière devait s’arrêter (le soleil ne s’arrêterait pas de briller si la terre disparaissait…).

Ce modèle est très esthétique et fait tomber le jugement, mais quant à le mettre en pratique, c’est une autre question…

Pendant qu’on me poignarde en souriant, je n’ai pas encore pu appliquer ce principe.



Mais à tout prendre, rien de ce m’est arrivé n’a modifié un iota de mon Essence.

De quoi ai-je peur alors si ce n’est que le mensonge qui m’habite et vit ma vie soit découvert ?

Ce mensonge qui dit que je peux modifier mon être ou le créer…

Oui mais à quoi bon vivre cette vie si rien d’essentiel ne peut être modifié ?

Après quoi courir ?

Pour quoi marcher ?

Je ressens une vague infinie de désespoir…

A quoi puis-je alors bien servir ?

Je comprends subitement que ces questions ne venaient pas de moi mais de la voix menteuse qui m’habite.

Faisant passer la peur de sa fin pour la mienne, le désespoir n’était qu’un leurre pour oublier cette sensation d’être.

Il suffit donc d’être, il n’y a rien à chercher…


Le mal en moi n’était donc qu’une zone qui s’est tellement éloignée de sa source qu’elle a oublié son nom.


lundi, novembre 20, 2006

le vélo









Il était une fois un petit garçon qui rêvait de rouler à vélo.

Il habitait la capitale et chaque week-end il allait à la campagne.

A chaque fois, il prenait son petit vélo à 4 roues et se lançait dans la petite cour de la maison, faisait quelques mètres, reprenait son équilibre puis recommençait.

Et chaque lundi, il partait avec le grand vélo de son papa dans la circulation de la grande ville et tombait presqu’à chaque fois après quelques mètres, se cognant à une dame avec son chien ou encore effrayé par les voitures.

Toute la semaine, il soignait ses blessures et se disait qu’il s’entraînerait encore plus dur le week-end venu. Il élaborait toutes sortes de plans pour y arriver.

Il recommençait à nouveau dans sa cour, poussant plus fort avec ses jambes pour faire quelques mètres de plus.

Et plus les mois passaient, plus il se fatiguait, plus il maudissait les vieilles dames et leur chien et les voitures.
Il se mit même à détester le vélo.

Le plus amusant, c’est qu’il gardait son rêve intact, parce qu’à chaque fois qu’il faisait ne fût-ce qu’un mètre avec son vélo, il savait que c’est qu’il voulait ressentir.

Un jour, son papa qui ne faisait pas trop attention à lui le vit en train de pleurer dans la cour. Il lui dit qu’il devait essayer d’utiliser les pédales pour avancer plus longtemps.

Le miracle fut immédiat.

Quelques semaines plus tard, il lui retira une des roues arrière lui servant à maintenir son équilibre.

Puis il enleva la seconde.


Puis il lui apprit à rouler sur la petite route devant la maison, et à éviter les trous.

Jusqu’au jour où il arriva à rouler sur la place du village sans avoir peur.

Comme il avait un peu grandi, il put utiliser le vélo de son papa et rouler enfin en ville, comme il avait toujours rêvé de faire….







J’ai découvert une chose très amusante aujourd’hui.

Je parle souvent du Cœur (j’en parle même tout le temps), je médite toujours en me centrant sur la sensation de ce que je ressens être réellement moi et toutes mes recherches portent sur l’Amour inconditionnel.

Je pense qu’à force de m’y intéresser, je suis devenu une sorte de spécialiste de la question.

Je suis devenu comme les commentateurs du Tour de France ou de matches de foot.
Ils connaissent tous les joueurs, toutes les tactiques et les histoires sur le milieu, mais il est fort probable qu’une balle au pied ou un guidon entre les mains, ils ne valent pas mieux que votre petit neveu qui joue dans la rue avec ses copains (voire moins).

Mon avantage sur eux, c’est que je ne suis pas trop vieux pour devenir professionnel…

Et que ma connaissance peut me servir de plan pour ma pratique.


J’ai donc découvert une chose pratique.

Enfin, mes efforts vont pouvoir se solder par une réalisation visible dans ce monde matériel !

Je commençais à perdre patience…



Voici donc la chose simplissime et évidente que j’ai redécouverte pour la millième fois mais sans jamais savoir comment l’appliquer :


Se centrer sur le Cœur est comme rouler à vélo !

Une fois centré, il faut s’entraîner à rester tout le temps dans la même vibration.

A chaque fois que quelque chose se présente (pensée, idée,…), il suffit de sentir que la vibration disparaît pour se recentrer. C’est comme monter à vélo, se lancer, puis rester en équilibre malgré les bosses, les voitures, la fatigue, etc… le tout étant de garder assez de vitesse et de concentration pur continuer à rouler.


Mon problème jusqu’à présent est que je roulais toujours à vélo sur un terrain plat sans voitures et sur de très courtes distances (en d’autres mots lorsque j’étais seul dans la méditation et pour de courtes périodes), mais sans jamais m’entraîner à garder l’équilibre longtemps en terrain difficile, comme le petit garçon dans sa cour.

Je n’avais jamais pensé à augmenter la difficulté progressivement et je me jetais dans le monde sans entraînement, m’attendant à ce que mes efforts de méditation soient suffisants pour garder l’état d’esprit que je voulais dans le monde…







mercredi, novembre 08, 2006

la mort



Je crois que la mort est la plus grande supercherie dont l’humanité soit victime.
Elle est bien réelle, personne ne peut le nier, mais c’est son sens profond qui nous échappe complètement.

C’est dans le sens et les conséquences de la mort que la vérité nous est occultée, au nom de la religion pour certains, au nom de son inéluctabilité pour d’autres.

C’est sans doute le plus grand tabou des hommes.

Personne n’accepte d’aller au restaurant sans connaître ce qu’il va manger et payer, mais pourquoi acceptons-nous de vivre sans se renseigner plus en profondeur sur l’issue de cette vie ?

A quoi se résument toutes nos préoccupations si nous ne connaissons pas le fin mot de l’histoire ?

Et pourtant, les hommes qui ont changé durablement le destin des hommes sont ceux qui n’avaient pas peur de la mort.

Martin Luther King a dit que la vie ne valait pas la peine d’être vécue si on n’avait pas de raison de mourir.
D’autres l’ont dit en d’autres termes et leur vie a marqué le destin de peuples entiers comme Gandhi ou Thomas Sankara.

Je ne connais pas le sens de la mort mais je préssens que la façon dont nous la comprenons est intimement liée à l’oppression dont nous sommes victimes et acteurs.


Photo:Thomas Sankara

le petit malin



Le petit malin que notre esprit abrite, aussi appelé ego, possède une intelligence stupidement prodigieuse.

Il n’est pas très intelligent mais est rusé comme un renard pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Il ne possède pas de vie propre, puisqu’il est un amoncellement de fausses identités, et vit de notre énergie. Il possède une conscience mais pas d’âme, il est un peu comme un robot qui a conscience qu’il vit mais est sans amour. Il ne connaît que l’attachement aux sources d’énergie qui le font vivre.

C’est lui qui a introduit dans notre esprit la confusion entre Aimer et être attaché.
Il est vrai qu’un aspirateur est attaché à sa prise de courant, mais peut-on dire qu’il aime l’électricité ?
Sans attache, l’ego fond comme neige au soleil.
C’est peut être pour cela que Bouddha ou Jésus ont conseillé aux hommes de ne pas s’attacher aux choses du monde.

Pour en revenir aux ruses de ce petit malin, j’en ai découvert une marrante cette nuit.

Je me suis souvent « fait avoir » par des escrocs qui se faisaient passer pour des amis, et jusqu’il y a peu, je leur en voulais profondément d’avoir trahi ma confiance.

Puis je me suis rendu compte que je n’avais eu que la monnaie de ma pièce, puisque bien souvent d’une certaine manière je profitais d’eux presque sans m’en rendre compte.
C’est un peu comme si un contrat abusif nous liait d’une façon subtile.

Mais malgré cette prise de conscience, la haine restait présente.

J’ai compris que je n’avais pas pardonné.


Mais pourquoi garder au fond de moi cette haine insensée qui me prend toute mon énergie ?

Cela n’a pas beaucoup de sens…

A qui profite le crime ?

….monsieur ego !

En insinuant en moi des pensées de vengeance, il reçoit mon énergie…

En pardonnant, il n’a plus rien à manger.

Mais pardonner ne signifie pas donner votre gorge aux lions pour qu’ils puissent à nouveau vous dévorer.

Non, pardonner est un acte guerrier qui vous met à l’abri d’attaques futures et laissera vos ennemis à genou.


Tout d’abord, sachez qu’elle était votre rôle dans ce qui vous est arrivé, traquez ce qui a attiré cet événement en vous. Soyez sans pitié vis-à-vis de vous-même.


Puis laissez partir la haine pour la personne qui vous a fait du mal, et là est le point essentiel, ne laissez pas d’espace vide en vous où se trouvait la haine, remplissez l’espace par de l’Amour venant du Cœur, de la lumière et de la chaleur.

Quand votre voleur reviendra vous voir pour se servir dans votre frigo, il trouvera une porte fermée et une lumière braquée sur lui.

Il aura alors le choix de fuir ou d’accepter de se repentir, maintenant qu’il est mis en lumière.

Mais ne faites plus l’erreur de le laisser rentrer chez vous.

vendredi, novembre 03, 2006

une vie sans nom

Et si notre identité n’avait jamais changé, qu’elle n’était qu’Amour incorruptible…
Mais que quelque part dans notre histoire, un petit malin était venu mettre un voile devant nos yeux et notre coeur, puis nous avait dit qu’il connaissait une façon de retirer ce voile, qu’il suffisait de travailler pour lui pour qu’il nous dise notre nom.
Donc à chaque fois qu’on acceptait de travailler pour lui, il nous donnait un morceau (incomplet) de notre reflet, pour qu’on coure encore après ses faveurs pour obtenir la suite de notre nom.

On demande sans arrêt au monde notre nom, toute notre énergie y passe, alors que notre nom est accessible au fond du Cœur, et n’a besoin de l’aide de rien ni personne pour briller de mille feux.

En retirant nos contrats passés avec le monde pour les renouer avec l’Amour, on diminue le poids du malheur et de la mort qui pèse sur nos vies comme un destin inéluctable.






Dessin: Yu Baaba, la voleuse de nom dans Le voyage de Chihiro

mercredi, novembre 01, 2006

la mafia

La mafia, appelée en Sicile la pieuvre, fonctionne selon un système relativement simple.
Un clan est contrôlé par un chef tout puissant, épaulé par quelques généraux et une hiérarchie de petits chefs contrôlant chacun son secteur.
Elle prélève une part des gains de votre travail, en échange de laquelle elle assure votre protection…contre elle-même ou un clan rival.
Soit vous payez, soit elle vous détruit.
Si vous êtes né dans une région où elle règne en maître, vous pouvez toujours en faire partie, ce qui vous met à l’abri de ses représailles (du moment que vous suivez les ordres) ou en devenir chef pour ne pas devoir obéir aux ordres d’autrui, ce qui ne vous mettra évidemment pas à l’abri des clans rivaux, des autres qui veulent prendre votre place ou des autorités que vous devrez soudoyer ou éliminer.
Vous pouvez aussi vous opposer à son règne, à condition que vous n’ayez pas peur de mourir et que vous ne teniez pas trop à votre famille, ce qui vous permettra d’aller au bout de vos actes.
Ou bien vous pouvez décider de vivre calmement dans votre coin, sans faire trop de bruit ou gagner trop d’argent, en silence et humblement.
Vous pouvez aussi accepter sa présence et lui donner sa part.

J’ai rencontré dernièrement un gérant de restaurant venant du sud de l’Europe qui travaille en Afrique, et il m’a dit que le grand avantage de travailler en Afrique est l’absence de mafia.
Mais il s’empresse d’ajouter que quand des fonctionnaires viennent contrôler l’hygiène de son établissement, ils ne vérifient pas les cuisines mais demandent les cartes de vaccination de ses employés (qu’ils n’ont évidemment pas). Il doit donc payer une petite contribution à ces zélés fonctionnaires.
Comme quoi, tant qu’on veut gagner de l’argent, on n’y échappe pas, à cette mafia.


La mafia à proprement parler n’est que l’image d’une pieuvre subtile mais bien réelle qui contrôle (je pense) en apparence notre monde.

Je crois que celui qu’on appelle Lucifer dans de nombreuses traditions représente la tête de cette pieuvre.
Je pense qu’à la base, son intention n’était pas mauvaise, mais qu' il ne savait pas trop ce qu’il faisait.

Il est venu nous voir, et il nous a simplement fait une proposition :

« Voilà, moi j’en ai marre d’être tout le temps dépendant de ce Dieu. C’est vrai qu’il nous a créés, qu’on est reliés à lui mais pourquoi on inventerait pas quelque chose qui ne serait rien qu’à nous ?
Pour construire ce truc, j’ai besoin de vous, parce que pour faire tourner le truc, on a besoin d’énergie, et on peut pas la demander directement à Dieu, donc on doit la prendre en nous pour l’injecter dans la machine.
Si vous me suivez, vous aurez ma protection et ma guidance, et vous aurez le droit de construire votre monde à vous ».

Nous, on a trouvé ça vraiment cool de pouvoir créer notre monde rien qu’à nous, c’était vraiment une bonne idée.

Alors on a plongé….et on s’est retrouvés dans la merde.
Parce qu’il est impossible de contourner Dieu, puisque de toutes façons, même dans l’illusion qu’on avait créée, il était là dans tout (c’est la seule source d’énergie !).
Mais comme on voulait tout faire sans l’écouter, rien ne fonctionnait comme il se devait.

On aurait dit des gosses qui ne veulent pas écouter leurs parents, qui veulent vivre dans des châteaux de sable et qui se retrouvent le derrière dans l’eau à chaque marée…


Pour revenir à cette image de mafia, observez bien que vous n’avez pas beaucoup de choix pour vivre dans ce monde, et ces choix sont les mêmes que ceux que proposent la mafia :
Soit vous vous conformez à la loi de l’argent, soit vous acceptez de vivre très humblement, soit vous acceptez de vendre une partie de votre âme au système en préservant l’autre partie pendant vos temps libres…
Il y a aussi ceux qui se retirent du monde et deviennent ascètes pour échapper à la pieuvre.


Je me suis toujours senti étranger dans ce monde, comme si je sentais cette pieuvre en moi et en chacun des hommes que je croisais, et que tout le monde était contaminé à des degrés divers.
A chaque fois que je fonctionnais comme mon Cœur me le disait, on se moquait de moi ou bien les gens venaient me parler gentiment pour me dire d’arrêter car on ne vit pas comme ça dans ce monde. Mais tout le monde a connu ça dans son enfance, à l’école ou au travail.


Je crois qu’un contrat a été passé il y a très longtemps avec la pieuvre, mais qu’il est résiliable à tout moment, à condition d’accepter de perdre sa guidance et sa protection (et ça vraiment, elle fait tout pour qu’on ait peur de la faire).

Ma foi, cela ne me fait pas très peur, sachant que c’est Dieu qui a créé cette pieuvre, et que me fier à Lui est de toutes façons mieux qu’à elle.

Je comprends mieux maintenant pourquoi j’ai toujours eu la nausée quand je me soumettais à la loi du marché (oublie ton Amour juste le temps de travailler pour la pieuvre).
Je comprends aussi pourquoi je suis aussi timide.
Je comprends aussi pourquoi j’ai du passer moi aussi un contrat avec la pieuvre quand j’étais petit.

Je me souviens très bien étant petit d’avoir rêvé de toutes sortes de monstres ou voleurs qui ne me laissaient jamais en paix la nuit (je ne dormais pas pendant des mois, étant réveillé chaque nuit par des visions monstrueuses).
Je me souviens très bien que je provoquais beaucoup d’inquiétudes chez mes parents, mais que les médecins ne décelaient rien d’anormal sur leurs scanners et électroencéphalogrammes et que le psys ne trouvaient rien d’anormal dans mon type psychologique.
Ma pathologie fut donc étiquetée «Terreurs nocturnes ».
Voilà qui arrange tout…

Mais j’en avais assez de me battre chaque nuit, alors un jour j’ai arrêté de courir.
Et j’ai regardés ces intrus en face. Ils m’ont dit : « Ecoute petit gars, on te laisse en paix si tu nous laisses rester ici, sympathise avec nous et tu verras tout ira bien ».
J’ai accepté.

Et je n’ai plus jamais eu ce genre de cauchemars.
Mais je n’ai jamais eu de nuit vraiment reposante.

Et j’ai toujours eu l’impression d’abriter une volonté étrangère en moi.

Mais comme je ne comprends rien au fonctionnement de ce monde et que lorsque je suis mon Cœur, on me dit que je suis fou, j’accepte la plupart du temps la guidance de cette volonté pour toutes mes affaires terrestres. J’ai l’impression que si je ne suis pas cette voix, je vais mourir de faim ou qu’il va m’arriver quelque chose d’horrible, car le monde ne connaît rien de cette voix au fond du Cœur, et que sa seule loi est celle de la pieuvre.
Ca ne vous rappelle pas la vie dans une ville contrôlée par la mafia ?

Quoiqu’il en soit, même si ce monde est à genoux devant le diable, y compris moi, je veux me lever et ne marcher que pour l’Amour, et gagner ma subsistance en ne suivant que la loi du Cœur, même s’il me faut subir la moquerie, traverser des tempêtes et déserts et rester debout devant ceux qui ne veulent pas ce cette loi. Ils sont libres et je le suis aussi, chaque homme a le droit de choisir son maître.

L’Amour réside aussi au fond de la pieuvre, et cet Amour peut la faire plier, parce que c’est aussi son essence.

Il n’est même pas question de s’opposer ou de partir en guerre, ce qui de toutes façons ne ferait qu’augmenter la force de cette pieuvre, mais de suivre la loi du Cœur en tout et toutes choses, puisqu’aucune force ne peut s’opposer à l’Amour (elle est la mère de toutes les énergies).