lundi, novembre 05, 2007

la dispute de l'arbre

Une fée qui passait à côté d'un pommier décida un jour de donner la parole aux pommes, au tronc, aux feuilles et aux racines.

Puis elle s'assit en-dessous de l'arbre.

Et entendit la discussion suivante:


-Eh vous!, dirent les pommes s'adressant aux feuilles, vous êtes stériles, vous vous faites belles pour rien, vous ne nourrisez personne. Regardez-nous: les hommes, les oiseaux et les insectes ont besoin de nous pour vivre.Et en plus, sans nous, il n'y aurait plus d'arbres car nous portons les graines de celui-ci.

-C'est plutôt vous les poseuses, répondirent les feuilles, vous vous faites belles pour qu'on vous cueuille, tandis que nous les feuilles, on prend l'énergie du soleil et on la transforme pour vous nourrir! Sans nous, vous n'êtes rien!

-Bandes de profiteuses, répondirent les racines en s'adressant aux feuilles, pendant que nous sommes dans l'ombre, le froid et l'humidité de la terre pour vous amener à manger, vous faites les belles au soleil!

-Et moi que dois-je dire, répondis le tronc, pendant que vous volez dans le vent, vous baladez sur le sol ou paressez sous la terre, moi je suis votre soutien et votre raison d'être!


Et la discussion dura toute l'après-midi, si bien qu'en fin de soirée, il fut décidé que chaque partie de l'arbre ne communiquerait plus qu'avec ses semblables.

Les racines ne nourrirent plus le tronc.

Les feuilles ne produisirent plus de nutriments que pour elles.

Les pommes se détachèrent de l'arbre, emmenant dans leurs graines leur décision de ne plus communiquer avec les autres parties de l'arbre.

Le tronc se laissa tomber.



La fée revint dans cet endroit quelques mois plus tard,


Pour y trouver un verger d'arbres malingres et déracinés,

Et un chaos d'insultes entre les arbres et parmi les arbres...






Quand l'homme oublie que l'Univers est un Tout où chaque constituant à son importance, il divise tout en bien ou mal selon ses propres critères d'importance,
au lieu de voir que le bien est simplement ce qui préserve la conscience de l'unité, et le mal ce qui la divise....

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